jeudi 1 mars 2012

Petite histoire de l’arbre en ville

De l’Antiquité au Moyen Age 
l'arbre est peu présent au cœur de la ville, espace clos, enserré derrière ses fortifications. Peu nombreux, mais majestueux, les arbres sont essentiellement situés dans les jardins ou dans des lieux consacrés aux activités qui rythment la vie : culte, commerce, justice.
En 1291, Philippe le Bel  crée l'administration des eaux et forêts mais jusqu'au 15 ième siècle, les forêts françaises ont été exploitées, voire surexploitées sans aucune réglementation.
Le bois était encore surtout utilisé pour se chauffer mais avec l'accroissement démographique, les réserves en bois commencent à baisser. 
À tel point qu'en 1346, Philippe de Valois  instaure le premier « Code forestier ». La fabrication des briques, du charbon de bois, des navires et de développement des fonderies consomment de plus en plus de bois.
Au XVIIe, puis au XVIIIe siècle , des promenades arborées - mails et boulevards - sont aménagées autour des villes et préfigurent leur développement.
En 1827 le code forestier est instauré
Code de 1827
Les préfets sont alors seuls autorisés à délivrer l’autorisation de couper “les arbres qui sont plantés sur les promenades et places publiques, sur les remparts et fossés des villes”. Ils ne devront autoriser que les coupes d’arbres mûrs ou dépérissant en prélevant sur le prix du bois vendu les sommes nécessaires pour les remplacer dans l’année.
Après la Révolution l’accent est mis sur “la végétation comme matériau essentiel de la beauté des paysages”. En l’an V, on accorde à tout citoyen ayant planté à ses frais une promenade publique, une médaille d’or et le droit de donner son nom à cette création.
Le XIXe siècle représente l’âge d’or des plantations
 A Paris, le préfet Haussmann  crée de larges et grandes avenues rectilignes reliant tous les quartiers et bordées d’arbres. Plus de 100 000 arbres sont plantés durant cette période.
A Lyon, ces aménagements sont repris par le préfet Vaïsse qui ouvre de grandes perspectives dans la ville dont les plus larges sont plantées. Le platane fait son apparition, remplaçant progressivement ormes et tilleuls.
Après l’engouement du XIXe siècle  l’arbre en ville amorce une période de déclin.
Après les guerres, priorité est donnée à la reconstruction du patrimoine bâti. Avec le développement de l’automobile, une nouvelle approche de la ville se fait jour.
Les aménagements réalisés ont pour but de favoriser les déplacements en donnant une place importante à la voiture.
Le végétal se fait rare dans les nouveaux quartiers.
Dans les années 60 à 80, si de nombreux arbres sont plantés, leur espérance de vie est relativement courte car le réflexe quantitatif prime souvent sur la qualité et l’adaptation des plantations aux contraintes urbaines.
Certaines essences ont une croissance rapide et un système racinaire dont l'urbaniste doit tenir compte.
Un exemple à Annet sur Marne
Un tulipier planté il y a 21 ans casse sa ceinture bétonnée .
L'erreur humaine, il ne fallait pas planter des arbres à racines traçantes en surélévation et bordurage.

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